Mike Horn choisi Cummins pour motoriser son bateau d’expédition

Publié le 26 mai 2021

L’explorateur de l’extrême prépare une nouvelle mission autour du monde. Il a choisi le port morbihannais pour y rénover son voilier de 35 m, le Pangaea.

Pangaea a pointé son étrave face à la Cité de la Voile de Lorient (Morbihan), mercredi au crépuscule. Le voilier de 35 m a accosté au ponton libéré par un autre voilier prestigieux, Pen Duick VI. À bord du ketch en aluminium, son capitaine, l’aventurier Mike Horn, 54 ans. Depuis plus de dix ans, ces deux-là ne se quittent quasiment plus.

 « Ensemble, on a dû faire l’équivalent en distance de vingt-sept fois le tour du monde », s’amuse le Sud-Africain, dans un français nappé d’un accent enjôleur. 


2 mois de chantier

Mike Horn est-il venu chercher l’aventure à Lorient ? Pas vraiment. Il connaît bien l’endroit. Il y a des amis. Il est même le parrain du maxi-trimanan Sodebo, de Thomas Coville, niché à deux encablures de là.

Non, Lorient « c’est une escale technique, explique le marin. Le bateau a beaucoup navigué. En route, on épare et on entretient au fur et à mesure. Là, il a besoin d’une bonne remise à niveau. »

Mardi 18 mai 2021, Pangaea quittera la Cité de la Voile pour le port de pêche voisin où il sera pris en charge par l’élévateur à bateaux de Keroman et mis au sec. Commencera alors un gros chantier de huit semaines environ.

« Ici, il y a quasiment tous les savoir-faire sur place. J’ai choisi Lorient aussi pour ça. Ailleurs c’est plus compliqué. »

Deux nouveaux moteurs, deux Cummins QSM11 de 450 CV chacun, seront posés par les Ateliers Mécaniques Lorientais, puis mis en service par Mécatlantic.

« Il nous faut de la force pour pousser les glaçons en Arctique ou pour remonter des fleuves à forts courants », s’amuse Mike Horn.

Des moteurs diesel pour l’instant, en attendant que la propulsion à hydrogène, plus respectueuse de l’environnement, soit fiable dans les conditions extrêmes auxquelles l’aventurier aime se frotter.

Descente de 6 700 km de l’Amazone en hydrospeed, tour du monde à pied, à vélo, etc., sur la ligne de l’équateur, escalade à plus de 8 000 m sans oxygène, traversée nord-sud de l’Antarctique en skis tracté par un cerf-volant… le curriculum vitæ de Horn est impressionnant et frappé de souffrances épouvantables.

En 2019, l’aventurier traverse par deux fois la banquise fragilisée par le réchauffement climatique. L’eau glacée de l’Arctique lui gèle gravement les orteils.


L’ADN de l’extrême

Mais l’aventure est son ADN, irrémédiablement. « J’aime partir seul dans la jungle. Faire des choses que personne n’a faites avant. » Et à travers elle, « c’est le partage, l’échange avec les autres ».

Notamment auprès des jeunes. Les sensibiliser à la protection de la nature.

« En faire des ambassadeurs, dit Mike Horn. Quand ils seront en position de décider dans leur métier, ils auront cette idée en tête de changer les choses, naturellement. »

Après Lorient, Pangaea achèvera sa préparation en Méditerranée puis mettra à nouveau le cap sur le Brésil. Et l’on retrouvera Mike Horn à la télévision sur RMC Découverte.

L’aventurier ne fera plus le coach de survie comme il le jouait sur M6. Cette fois, il parlera de ses propres expéditions et incitera le public à réaliser ses rêves… sans forcément aller au bout du monde !